vendredi 8 juin 2007

Journée mondiale de l'océan

La Commission Océanographique Intergouvernementale (IOC) de l'UNESCO a décrété le 8 juin "Journée mondiale de l'océan".
A travers de multiples actions éducatives et de terrain, son but est de sensibiliser le grand public et lui proposer d’agir pour une meilleure gestion de l’océan et de ses ressources. Mais elle ne s'attendait pas à ce que les embruns de cette fête des océans déborde sur le pas de sa porte.
En effet, l'avenir de la "Planète bleue" et en particulier du "Grand bleu" n'est pas rose... Pour commémorer cet événement célébré sur les 5 continents, les militants de Greenpeace France ont déversé 100 têtes de thon rouge, soit plus de 400 kilos de déchets, devant l'entrée de la direction des pêches du ministère de l'Agriculture à Paris, située à deux pas de l'UNESCO.
L'association écologique veut attirer l'attention de l'opinion sur les menaces qui pèsent sur les stocks de thon rouge en Méditerranée, alors que doit se réunir à Bruxelles les 11 et 12 juin 2007 un conseil européen des ministres de la Pêche.
D'après Greenpeace, la France et l'Italie, les deux principaux pays pêcheurs, ont fait obstruction, à deux reprises, à l'adoption d'un plan de sauvetage du thon rouge en Méditerranée décidé à Dubrovnik en novembre 2006, alors que l'effort de pêche se poursuit actuellement et "condamne à très court terme le stock méditerranéen."
En effet, en 2004 et en 2005 on avait pêché 40% de plus de thon rouge (jusqu'à 49000 tonnes) que ne l'autorisaient les quotas !
Où les pêcheurs pensent-ils que cela va nous conduire ? Ont-ils seulement une vue à long terme de leur métier ou ne pensent-ils égoïstement qu'à leur gagne-pain sans se préoccuper de gérer cette ressource naturelle en bon père de famille ? De telles attitudes sont irresponsables à l'heure où tous le monde parle de "développement durable" !
La préservation des ressources marines est une nécessité, un problème majeur d'actualité que nous devons prendre à bras le corps.
Rappelons que de nos jours 70% des espèces marines sont exploitées ou surexploitées. Après le cabillaud d'Atlantique, le thon rouge de Méditerranée est menacé à court terme. Mais il y a d'autres espèces en péril. Parmi les plus menacées, neuf baleines sur dix ont disparu tandis que 2000 cétacés sont tués chaque année, pincipalement par le Japon, la Norvège et l'Islande, malgré le moratoire sur la chasse baleinière signé en 1986. Rappelons que ce moratoire a déjà permis de sauver la baleine grise (Eschrichtius robustus) de l'extinction. Sa stricte application n'est donc pas inutile.
En manifestant à Paris, Greenpeace veut mettre les gouvernements devant leurs responsabilités et leur rappeler qu'aujourd'hui les stocks de poissons et localement de crustacés deviennent insuffisants pour satisfaire le marché.
Si nous continuons à dépeupler les océans à ce rythme, dans une génération nous ne mangerons plus de poisson du tout. Car la pêche industrielle a créé un déséquilibre dont certaines espèces marines ne se remettront jamais.
Ainsi pour 100 poissons intéressant pour le commerce, 80 sont parfois rejetés à la mer ! Parmi ces victimes on retrouve des tortues marines, des dauphins et quantités de petits poissons.
La menace vient également de la pollution générée par nos modes de consommation. 20% des protéines que nous consommons viennent des produits de l'océan.
D'un point vue plus général, les océans sont en interactions avec l’atmosphère, la biosphère et la terre. Les océans par exemple absorbe 80% du gaz carbonique. Les océans participent à l'humidification des masses d'air. La chaleur des courants marins (Gulf stream) réchauffe l'Europe jusqu'en Ecosse, etc. Ceci dit, nous connaissons encore très mal ces interactions et leur évolution pour prédire avec précision leurs comportements et les impacts sur l’environnement. On comprend donc mieux que nous avons tout intérêt à protéger les océans. Faites passer le mot.

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