lundi 25 juin 2007

REACH change la composition des peintures et colles

Suite à la nouvelle réglementation européenne (à polémique) sur les produits chimiques, REACH, de nombreux produits d’usage courant et notamment les vernis, les peintures et les colles, vont devoir changer de composition à partir de juin 2008.
REACH oblige les entreprises à enregister d’ici 2018 toutes les substances qu’elles utilisent et à demander une autorisation pour utiliser les substances cancérogènes et autres toxiques pour la reproduction humaine ou persistantes dans l’environnement.
Un pot-pourri
Seule concession faite par REACH, l’utilisation de ces produits ne sera autorisée que s’il s’avère impossible de les remplacer par d’autres, ou si leur interdiction entraîne des inconvénients socio-économiques trop lourds par rapport au bénéfice écologique !
Question : comment va-t-on évaluer cet impact socio-économique et son degré d'importance par rapport à l'impact écologique ? Comment comparer des pommes (impact socio-économique) avec des poires (impact écologique) ? Comment qualifier le concept d'"inconvénient" ? On peut adopter plusieurs points de vue : scientifique, économique, social, etc. REACH y a-t-il pensé en créant cette classe de produits "hors-catégorie" qui risque de prendre de l'ampleur comme toute rubrique "divers"; un vrai "pot-pourri" de peintures ! Soit.
L'industrie chimique doit évoluer
Ainsi certains peintures ou vernis réputés pour leur pouvoir couvrant, leur résistance à l’humidité ou aux UV contiennent des produits qui ne seront bientôt plus autorisés par REACH.
Cela touche avant tout les peintures industrielles dont celle utilisées en aviation, mais les produits d’usage courant connaîtront également une période d’adaptation, durant laquelle ils risquent d’être moins performants.
A l’image de ce qui a déjà été réalisé pour les plastiques, où l’Europe a interdit les phtalates notamment (qui permettaient de rendre le PVC plus souple et flexible), les colles devront dorénavant se passer du formol, un produit cancérogène souvent utilisé pour les panneaux en fibres de bois ou le placoplâtre.
Il est encore trop pour dresser la liste des produits finis qui seront touchés par REACH car l’Agence européenne des produit chimique instituée par REACH et chargée de la mise en oeuvre de la réglementation n’a pas encore établi la liste des substances qui seront soumises à autorisation.
Mais selon l’Union des Industries Chimiques (UIC), 20 à 30% des 30000 substances chimiques concernées pourraient ne plus être produites en Europe, car jugées trop peu rentables. A cela Catherine Lequime, responsable de REACH répond à l’UIC "que cela pourra être sans conséquence sur la fabrication de nombreux produits, et toute l’industrie doit se préparer à évoluer."
Quant à étudier la toxicité de ces substances sur l’animal, c’est impossible selon Patrick Boisseau, coordinateur du réseau d’excellence européen Nano2Life et des experts du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA). Ils envisagent plutôt de recourir à des cellules cultivées sur des processeurs ("cell on a chip"), sortes de microréacteurs permettant d’analyser la toxicité de produits sur des "gouttes contenant une centaine de cellules vivantes".
Alors que nous disions précédemment que "le projet REACH est réduit à une farce qui scandalisa bon nombre d'ONG et de partis politiques", voilà une annonce qui nous réconcilie un peu avec ce projet dans la mesure où cette fois-ci c'est pour préserver notre santé.
Consultez également l'article sur les lobbies européens.

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