vendredi 13 juillet 2007

Le premier vaccin efficace contre le paludisme

Pour la première fois, un vaccin contre le paludisme, également appelé la malaria ou fièvre des marais, a fait la preuve de son efficacité, apportant un réel espoir pour l'Afrique. Le moustique, dont la femelle est vecteur du paludisme (la malaria ou fièvre des marais).
L'étude, publiée dans la revue médicale "The Lancet" a porté sur 2022 enfants, âgés de 1 à 4 ans, du sud du Mozambique. Les résultats sont impressionnants: le vaccin qui s'attaque au Plasmodium falciparum, la seule forme létale du paludisme sur les quatre existantes, protège 45% des enfants contre l'infection et 30% d'entre eux contre la forme bénigne du paludisme; quant aux formes sévères de la maladie, elles sont évitées dans près de 60% des cas !
Les essais cliniques ont été réalisés par Joe Cohen, inventeur du vaccin RTS,S/AS02A contre le paludisme et vice-président du département Recherche et développement des vaccins pour les maladies émergentes et le VIH chez GlaxoSmithKline Biologicals (GSK) installé à Rixensart, en Belgique.
"Nous n'étions encore jamais parvenus à une telle efficacité", assure Joe Cohen. Jusque-là, en effet, les scientifiques se heurtaient à des difficultés méthodologiques considérables; cette fois, ils sont partis d'un fragment de protéine du parasite qu'ils ont adapté afin de l'intégrer au vaccin. Administré à trois reprises, il induit la production d'anticorps capables de neutraliser le parasite. Ainsi, ce dernier est éliminé soit dès son entrée dans l'organisme, soit dans les cellules du foie où il se développe. Cela pendant six mois et peut-être plus encore.
Ces six mois de protection sont essentiels, tant les conséquences de cette maladie sont à la fois sanitaires et économiques. "Dans les zones endémiques, 40% des lits d'hôpitaux sont occupés par des enfants qui présentent ces formes graves du paludisme", explique Joe Cohen. D'autres essais cliniques seront encore nécessaires pour s'assurer que les enfants de moins de 1 an tolèrent bien le vaccin aussi. Car le but des médecins est de l'administrer aux nourrissons au même moment que les autres vaccinations. Malheureusement, cela prendra du temps. Les enjeux financiers sont considérables. Et les financeurs, publics ou privés, n'ont pas encore tous répondu favorablement.
Si tout se passe comme prévu, le vaccin pourrait être disponible sous licence dès 2011-2012. La nouvelle usine GSK de Belgique devrait commencer à fournir chaque année des millions de doses destinées à des enfants de plusieurs pays parmi les plus pauvres d'Afrique.
Les enjeu du vaccin
Alors que le monde célèbre cette semaine la Journée de lutte contre le paludisme en Afrique, il est nécessaire de comprendre l'avancée que représente peut-être ce vaccin mais également les défis auxquels nous sommes toujours confrontés.
Document UNICEF.Le paludisme constitue de nos jours un véritable fléau sanitaire dans les pays tropicaux. Non diagnostiqué ou mal soigné, il peut provoquer des complications surtout chez les femmes enceintes et les jeunes enfants.
Le paludisme est une maladie parasitaire endémique. Il est transmis par un moustique, l'anophèle femelle. On estime à plus de deux milliards le nombre de sujets exposés dans le monde. En Afrique, le paludisme tue entre un et trois millions de personnes chaque année, principalement de jeunes enfants. Il est l'une des principales causes de mortalité infantile.
Il prive aussi l'Afrique de ressources essentielles à son développement : près de 12 milliards de dollars dépensés chaque année en frais de santé et en productivité perdue, soit environ l'équivalent de l'aide internationale destinée annuellement à l'Afrique !
Pour plus d'information, consultez l'article de presse de Joe Cohen publié par GSK. Notons que Joe Cohen et ses collègues ont déjà publié plusieurs articles sur le sujet dans "The Lancet" (Cf ces références). Consultez également les archives du forum E-MED consacré aux médicaments essentiels.

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire