Depuis quelques temps, on observe sur les marchés financiers européens une part grandissante de fonds publics alimentés par de l'argent en provenance de Russie, de Chine ou des pays producteurs de pétrole.
Après les investissements dans l'immobilier, il semble que ces "nouveaux riches" visent aujourd'hui les fleurons qui font la propérité de l'Europe.
Les fonds publics ou fonds d'Etat sont des titres négociables dans une bourse de valeurs mobilières, généralement sous forme d'obligations représentant les emprunts de l’Etat (souscrits auprès du public ou d'une banque d'investissement comme la BEI) octroyés à la recherche, aux universités, à la culture, aux communes, etc.
Les experts de la Cour des Comptes ainsi que les ministres des Finances des pays européens s'inquiètent de cette participation étrangère soupçonnée de poursuivre des objectifs autres que purement financiers, comme par exemple "un transfert de technologie, ou des motifs stratégiques et politiques", expliquait le parti conservateur allemand, le CDU, qui a élaboré un projet visant à protéger l'économie allemande.
Cet été déjà, la chancelière Angela Merkel s'était émue des ambitions des fonds souverains et avait annoncé que l'Allemagne étudiait un moyen de mieux protéger ses industries clés.
Une modification de la Loi sur l'économie extérieure allemande est en préparation et pourrait entrer en vigueur début 2008. Si elle retient les propositions du CDU, elle instaurerait l'autorisation des prises de participation de 25 % et plus dans les entreprises de certains secteurs stratégiques. Reste à savoir lesquels : défense, télécommunications, énergie, transports... la liste est longue.
Position de l'Eurogroupe
Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois, ministre des Finances et président de l'Eurogroupe est du même avis et s'est prononcé en faveur de mesures visant à protéger l'industrie européenne de l'appétit des fonds étrangers et a salué le projet de l'Allemagne dans un entretien paru ce 19 novembre 2007 dans le quotidien allemand des affaires "Handelsblatt".
"Les pays qui isolent leur propre marché ne peuvent pas s'attendre à être autorisé à investir sans contrainte en Europe", a déclaré le président du groupe rassemblant les ministres des Finances de la zone euro. M.Juncker souhaite que l'Europe prenne "des mesures de protection", bien que ce droit soit laissé à la discrétion de chaque Etat.
M.Junker reconnaît qu'il a de "la sympathie" pour l'initiative de Berlin, qui a mis au point un projet de protection des secteurs touchant à la sécurité nationale et aux infrastructures stratégiques.
Position de l'Europe
"Les pays qui isolent leur propre marché ne peuvent pas s'attendre à être autorisé à investir sans contrainte en Europe", a déclaré le président du groupe rassemblant les ministres des Finances de la zone euro. M.Juncker souhaite que l'Europe prenne "des mesures de protection", bien que ce droit soit laissé à la discrétion de chaque Etat.
M.Junker reconnaît qu'il a de "la sympathie" pour l'initiative de Berlin, qui a mis au point un projet de protection des secteurs touchant à la sécurité nationale et aux infrastructures stratégiques.
Position de l'Europe
Le 25 octobre dernier, la commissaire européenne à la Concurrence, Neelie Kroes, a déclaré lors d'une visite à Berlin "prendre au sérieux" les craintes des gouvernements européens sur les fonds d'Etats.
Mais la Commission Européenne est plus réservée. Son président, José Manuel Barroso, craint notamment "des problèmes pour l'intégrité du marché intérieur" si les pays membres légifèrent chacun dans leur coin sur cette question.
Mais s’il faut attendre une directive voire une loi du Parlement Européen, il sera peut-être trop tard pour réagir car la participation étrangère dans nos industries sera peut-être majoritaire. Ce jour là, droit européen ou pas, protectionnisme ou pas, notre économie risque de basculer.
Connaissant les lenteurs de l’Europe et la difficulté de trouver un consensus, il est donc logique que les différents Etats prennent les devants et décident seuls en attendant que l’Europe se rende compte du danger. Si l'Eurogroupe pouvait déjà se mettre d'accord sur une stratégie communautaire, cela ferait avancer le débat.
Connaissant les lenteurs de l’Europe et la difficulté de trouver un consensus, il est donc logique que les différents Etats prennent les devants et décident seuls en attendant que l’Europe se rende compte du danger. Si l'Eurogroupe pouvait déjà se mettre d'accord sur une stratégie communautaire, cela ferait avancer le débat.
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