Suite aux accidents survenus à la centrale nucléaire de Fukushima Daiishi depuis le 12 mars 2011 (Niveau 6 sur l'échelle INES), outre le risque d'irradiation pour le personnel de la centrale, il faut aujourd'hui ajouter le risque de contamination lié au facteur météo.
Bien que les autorités en parlent peu pour éviter l'effet de panique, il faut aborder le sujet et être conscient des risques potentiels pour notre santé à tous.
Le premier Ministre japonais a reconnu qu'une ou plusieurs des cuves de confinement des réacteurs nucléaires ainsi qu'une ou plusieurs piscines contenant des barres de combustibles usagées de la centrale libéraient des substances radioactives dans l'air.
A présent des particules radioactives ont été détectées dans l'atmosphère, y compris à Tokyo. Le facteur météo risque d'aggraver la situation.
Les effets météorologiques
En cas de précipitations locales, la pluie va entraîner ces particules radioactives au sol et contaminer les champs ainsi que la population du Japon.
Les vents peuvent également emporter ces poussières radioactives autour du monde, même en l'absence d'explosion, par le simple fait que les émissions radioactives sont continues tant que les fuites ne sont pas colmatées et le coeur comme les barres usagées refroidies.
Dans l'éventualité où l'un des réacteurs exploserait et que du plutonium notamment serait vaporisé dans l'air, si l'explosion est peu puissante, l'éventuel nuage radioactif restera confiné localement, brassé et dispersé par les vents dans les basses couches de l'atmosphère. Si le vent est soutenu, il peut disperser ces particules vers l'Est.
Mais si l'explosion nucléaire est violente, des particules radioactives pourraient atteindre le niveau du jet stream qui évolue vers 10000 mètre d'altitude.
Dans ce cas les particules seraient emportées dans la circulation atmosphérique générale et atteindraient les Etats-Unis quelques jours plus tard.
On estime qu'il faudra 8 à 10 jours pour que l'éventuel nuage radioactif arrive jusqu'en Europe (Belgique).
Si une telle situation devait se produire, restez à l'écoute des médias et écoutez les prévisions météos. Espérons qu'on n'en reparlera plus dans 2 semaines.
Statut le 17 mars 2011
Une simulation de la dispersion du nuage radioactif de Césium-137 a été publiée par l'IRSN (France). Elle couvre la période allant du 12 au 20 mars 2011. Les valeurs sont exprimés en becquerels par mètre cube d’air (Bq/m3).
Une seconde simulation a été préparée par l'IASB-BIRA, l'Institut Central pour la Météorologie et la Géodynamique autrichien où vous trouverez des animations mises à jour.
NB. Le Becquerel (Bq) mesure la quantité de rayonnement émis par un élément radioactif. Il s'exprime en nombre de désintégrations par seconde par unité de volume ou de masse.
Le Sievert (Sv et plus généralement le mSv) mesure la dose efficace (dose reçue) pour évaluer le risque pour la santé (1 Sv = 100 rem).
Selon l'IRSN, à titre de comparaison, les valeurs mesurées à proximité de la centrale de Tchernobyl, peu après l’accident du 26 avril 1986, dépassaient 100000 Bq/m3 ; elles étaient de l’ordre de 100 à 1000 Bq/m3 dans les pays les plus touchés par le panache radioactif (Ukraine, Biélorussie) ; en France, les valeurs mesurées dans l’Est étaient de l’ordre de 1 à 10 Bq/m3 (le 1er mai 1986) et le nuage contamina de nombreux habitants de la région.
Dans le cas présent, le nuage était 1000 fois moins dense au-dessus de Fukushima et atteindra la Californie le 18 mars 2011 avec une concentration 1000 fois plus faible qu'en France en 1986. Le nuage ne devrait pas toucher l'Europe (ou sous une forme pas plus concentrée que la radioactivité naturelle).
Quel est le risque ?
Actuellement, tant pour les Etats-Unis que pour l'Europe, vu les très faibles concentrations de radioactivité dans le nuage, les experts déclarent unanimement qu'il n'y aucun risque pour la santé.
Le nuage de Fukushima évoluant en permanence, consultez les sites mentionnés pour plus de détails.
En fait, il faut savoir que la radioactivité naturelle est de 1 à 2 Bq/m3 dans l'air. Dans les matériaux de construction la radioactivité peut atteindre plusieurs centaines de Bq/m3 (à l'exception du granit où elle peut atteindre 4000 Bq/m3), tandis que la radioactivité naturelle du Radon-222 varie entre quelque 40 et 1000 Bq/m3 selon les endroits, avec une moyenne nationale qui atteint 90 Bq/m3 en France.
Précisons que la réglementation européenne fixe la limite de concentration en Radon-222 à 400 Bq/m3 dans les anciennes habitations et à 200 Bq/m3 dans les nouvelles habitations.
Pour plus d'information
Consultez les articles sur le Jet stream, la Mesure de la radioactivité et la protection civile ainsi que les sites consacrés au Radon de l'AFCN (B) et de La radioactivité (F).
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