dimanche 1 juillet 2012

La fin du monde avant 2100 ?

La revue Nature a publié le 7 juin 2012 un article intitulé "Approaching a state-shift in Earth’s biosphere" qui fait autant d'effets dans la communauté scientifique que les faits qu'il expose. 
En effet, les auteurs de cette étude prédisent la fin possible de notre planète dans moins d'un siècle en raison de l'emballement des changements radicaux des écosystèmes et du climat de la Terre.
Vers une fin du monde
Cette étude de la Simon Fraser University (SFU) de Vancouver démontrerait qu'un effondrement total de la planète se produirait d'ici la fin du siècle.
L'étude, menée par 18 scientifiques, met en évidence plus faits alarmants :
- la dégradation générale de la nature et des écosystèmes
- les fluctuations climatiques de plus en plus extrêmes
- le changement radical du bilan énergétique global.
Ces modifications à l'échelle globale finiraient par arriver à un point de non-retour, où elles seraient irréversibles.
Selon Arne Moers, qui a dirigé l'étude : "Le dernier point de basculement dans l’histoire de la Terre est apparu il y a 12000 ans. C'est à l'époque où la planète est passée de la phase glaciale à celle actuelle, appelée inter glaciale. A ce moment, des changements biologiques les plus extrêmes menant à notre état actuel sont apparus en seulement 1000 ans. C’est comme passer de l’état de bébé à l’âge adulte en moins d’une année. Et la planète est en train de changer encore plus vite aujourd'hui".
Or, un système ne peut pas passer d’un état à un autre sans épuisement. Pour Moers : "La planète ne possède pas la mémoire de son état précédent.[...] Le prochain changement pourrait être extrêmement destructeur pour la planète. Une fois que le seuil critique sera dépassé, il n’y aura plus de possibilité de revenir en arrière". Ce "seuil critique" serait l'utilisation de 50% des ressources terrestres, alors que 43% ont déjà été exploitées.
Critiques
L'étude qui pose clairement l'hypothèse de l'Apocalypse sur Terre si nous ne changeons pas radicalement nos habitudes a été critiquée par de nombreux chercheurs. Parmi eux, le Dr. Aaron Ellison, expert en Ecologie et des dynamiques liées à la biodiversité et aux changements climatiques de l'Université d'Harvard Forest dénonce la banalité de l'étude : "On sait déjà très bien que les choses changent très vite et qu’il faut comprendre ce qu’il va se passer, considéré l’urgence de la situation". Pour le Dr. Brad Cardinal, expert en Ecologie à l’Université du Michigan, les conclusions de cette étude sont loin d'être définitives : "Seul le temps nous donnera la réponse. Ce n’est pas la première fois qu’une étude du genre est publiée".
Pourtant, l'étude se distingue de celles réalisées jusqu'alors par l'originalité des méthodes employées. La diversité des sources, notamment, apportent du crédit à ce nouvel avertissement. En effet, des théories scientifiques, des modélisations d'écosystèmes et des preuves paléontologiques ont, pour la première fois, converger pour montrer la destruction imminente de notre planète si le processus se poursuit.
"Les hommes n'ont rien fait de réellement d'important pour éviter le pire" explique Moers. Dans tous les cas, ce qui semble évident pour tous les experts du domaine est l'urgence d’effectuer une vraie révolution dans le style de vie de l’humanité. Cette révolution impliquerait une augmentation du développement durable, des énergies alternatives et une meilleure gestion de l’écosystème.
Propositions
Si les chercheurs ayant réalisé cette étude annoncent l'Apocalypse, ils proposent également aux gouvernements d'entreprendre quatre actions immédiates pour éviter ce scénario :
- diminuer radicalement la pression démographique;
- concentrer les populations sur les zones enregistrant déjà de fortes densités afin de laisser les autres territoires tenter de retrouver des équilibres naturels;
- ajuster les niveaux de vie des plus riches sur ceux des plus pauvres;
- développer de nouvelles technologie permettant de produire et de distribuer de nouvelles ressources alimentaires sans consommer davantage de territoires et d'espèces sauvages.
Dans nos pays capitalistes à l'économie ultra libérale où les bénéfices immédiats des individus l'emportent souvent sur les investissements durables dans l'intérêt de la communauté, ces idées ont fait chuter plus d'un gouvernement...
Et Moers de conclure : "[jusqu'ici] les hommes n'ont rien fait de réellement important pour éviter le pire car les structures sociales existantes ne sont simplement pas les bonnes. C’est comme si on refusait d’y penser. Nous ne sommes pas prêts. Mes collègues ne sont pas juste inquiets. Ils sont terrifiés".

1 commentaire :

  1. Ce sera bien sûr plus facile de convaincre ceux qui vont avec leur 4X4 à l’aéroport pour faire du ski en été (c’est plus chic, n’est-ce pas ?); je vous laisse le plaisir de le faire.

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