lundi 16 mars 2009

La nouvelle orthographe du français

A partir d'une idée originale proposée par l'Association pour la nouvelle orthographe, le Conseil supérieur de la langue française (F) et le Groupe de modernisation de la langue (un groupe de réflexion constitué de représentants de France, de Belgique et de Suisse) notamment ont décidé de rectifier l'orthographe française.
On peut déjà dire avant même qu'elle ne soit appliquée que la nouvelle orthographe recommandée ne plaît guère aux maîtres d'écoles. Car les simplifications vont imposer des mises à jour dans tous les manuels scolaires sans parler de la confusion qu'un tel changement va entraîner dans l'esprit de nos jeunes têtes blondes !
En revanche, sur le fond, le choix est judicieux dans la plupart des cas et va effectivement dans le sens d'une officialisation des usages, en supprimant notamment des orthographes désuettes ou trop complexes voire inutiles et en harmonisant l'accord ou l'orthographe des mots empruntés.
Ainsi, à présent il convient d'écrire buche, crème fraiche, weekend, portemonnaie, assoir, ruissèle, règlement, des après-midis, révolver et pas autrement (d'autres exemples sont présentés plus bas).
Cela ne signifie pas que la langue française perde ses racines ou devienne moins subtile (notez l'usage du subjonctif qui sera aussi un jour en désuétude!). Etant une langue moderne, le français évolue constamment et ces changements font partie de sa dynamique.
Il est donc normal que, dans la continuité des réformes opérées par le passé, l'orthographe du français connaisse aujourd'hui une nouvelle évolution. En tous cas, les étrangers apprenant le français apprécieront ces simplications !
Résumé des principales nouvelles règles
Les numéraux composés sont systématiquement reliés par des traits d'union.
Exemples : vingt-et-un, deux-cents, trente-et-unième
Dans les noms composés du type pèse-lettre (verbe + nom) ou sans-abri (préposition + nom), le second élément prend la marque du pluriel seulement et toujours lorsque le mot est au pluriel.
Exemples : un compte-goutte, des compte-gouttes ; un après-midi, des après-midis
On emploie l'accent grave (plutôt que l'accent aigu) dans un certain nombre de mots (pour régulariser leur orthographe), et au futur et au conditionnel des verbes qui se conjuguent sur le modèle de céder.
Exemples : évènement, règlementaire, je cèderai, ils règleraient
L'accent circonflexe disparait sur i et u. On le maintient néanmoins dans les terminaisons verbales du passé simple, du subjonctif, et dans cinq cas d'ambigüité.
Exemples : cout ; entrainer, nous entrainons ; paraitre, il parait
Les verbes en -eler ou -eter se conjuguent comme peler ou acheter. Les dérivés en -ment suivent les verbes correspondants. Font exception à cette règle appeler, jeter et leurs composés (y compris interpeler).
Exemples : j'amoncèle, amoncèlement, tu époussèteras
Les mots empruntés forment leur pluriel de la même manière que les mots français et sont accentués conformément aux règles qui s'appliquent aux mots français.
Exemples : des matchs, des miss, révolver
La soudure s'impose dans un certain nombre de mots, en particulier dans les mots composés de contr(e)- et entr(e)-, dans les mots composés de extra-, infra-, intra-, ultra-, dans les mots composés avec des éléments « savants » et dans les onomatopées et dans les mots d'origine étrangère.
Exemples : contrappel, entretemps, extraterrestre, tictac, weekend, portemonnaie
Les mots anciennement en -olle et les verbes anciennement en -otter s'écrivent avec une consonne simple. Les dérivés du verbe ont aussi une consonne simple. Font exception à cette règle colle, folle, molle et les mots de la même famille qu'un nom en -otte (comme botter, de botte).
Exemples : corole ; frisoter, frisotis
Le tréma est déplacé sur la lettre u prononcée dans les suites -güe- et -güi-, et est ajouté dans quelques mots.
Exemples : aigüe, ambigüe ; ambigüité ; argüer
Enfin, certaines anomalies sont supprimées.
Exemples : asséner, assoir, charriot, joailler, relai.
Et bien, bon courage !
Ajoutons qu'on écrit e-mail, les mois du calendrier sans majuscule et qu'en Europe francophone on met un espace, ne fut-ce que réduit, avant le point-virgule.
Personnellement, ces nouvelles règles élucident bien des doutes.
Ces changements ne vous autorisent pas pour autant à faire des fautes d'orthographe dans les documents que vous envoyez à vos collègues !!
Consultez également l'article Question de langue sur le site de l'Académie française.

1 commentaire :

  1. Je suis d'avis des résistants... Ceux qui prônent la beauté de la langue française par sa complexité!

    Je suis étudiante en communication et déjà on nous a informé de l'apprentissage de cette "sous-langue" dès les premiers cours et dans cette armée d'étudiants soumis il n'y a que moi, me semble-t-il, qui ait eu un frisson de dégoût (d'ailleurs à présent on dit "dégout"!!) C'est tellement réducteur ! Je me mets à la place du professeur littéraire aimant par dessus tout son français et qui devra instruire par obligation des fautes...


    Et tout bien réfléchit j'en vient à une autre réflexion: On commence par l'orthographe et après on fera quoi? On supprimera les math parce que c'est trop compliqué pour les étudiants ou alors on annulera les leçons d'Histoire parce qu'après tout le passé c'est le passé!!! M'enfin où va-t-on?

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