vendredi 29 novembre 2013

Les smartwatches interdites aux examens

L'université d'Arteveldehogeschool de Gand en Belgique vient d'interdire les montres pendant les examens et concours afin d'empêcher les tricheries.
En fait par "montre" cela concerne les nouvelles "smartwatches" qui permettent de se connecter à Internet, et qui pourraient donc aider les tricheurs durant les examens. Un étudiant vietnamien s'est d'ailleurs fait prendre en juin dernier.
Après le logiciel Compilatio et ceci, les filous et les tricheurs finiront bien par devoir étudier s'il ne veulent pas se retrouver sur le banc... des accusés !
L'histoire des smartwatches
Si les adultes et le corps professoral n'ont pas vu venir cette nouvelle vague d'accessoires high-tech et compris leur utilité, les jeunes l'ont vite assimilée. Un petit rappel n'est donc pas inutile pour ceux qui ont manqué les cours précédents.
La smartwatch est un accessoire hybride combinant certaines fonctions du smartphone, de l'ordinateur et du GPS. Mais à l'origine c'était encore loin d'intégrer toutes ces technologies.
La première smartwatch fut en fait la première montre digitale, la Pulsar P1 créée par Hamilton en 1972 mais elle n'était pas reliée à Internet.
Il faudra attendre 1983 et la Seiko Data-2000 munie d'une docking station et d'un clavier qui était capable de transmettre des données sous forme d'impulsions magnétiques.

La smartwatch Seiko DATA-2000 sortie en 1983.
Le premier modèle connecté à Internet fut commercialisé par Samsung en 1999, la SPH-WP10, qui était en fait un watchphone, un GSM muni d'une fonction vidéo fixé sur un bracelet.
Samsung n'en fabriqua que 300 exemplaires. Il s'agissait plus d'une étude de faisabilité (proof of concept) qu'un véritable produit commercial.

Le watchphone SPH-WP10 Anycall de Samsung (700$ en 1999).
En juillet 1999, Samsung commercialisa la smartwatch S9110 qui donna l'impulsion nécessaire au développement de ce marché.



Aujourd'hui de nombreux constructeurs proposent des smartwatches pour citer la Samsung Galaxy Gear sortie en septembre 2013 et qui reste la plus vendue, Hyundai MB 910, LG G Watch, Pebble, Google Watch, Sony Smartwatch 2, Qualcomm Toq, Microsoft Spot et Surface Watch, Z1 Android, Adidas et prochainement HTC, ZTE et la iWatch d'Apple (sortie probable fin 2014 selon les rumeurs), à un prix qui varie entre 200 et 400€.
Quelques modèles de smartwatches incorporent tout ce qu'il y a dans un smartphone, y compris la caméra vidéo HD, le GPS, la connexion Wi-Fi et même un électrocardiogramme (ce que prévoit également une future version de la Galaxy Gear).


La smartwatch FiLIP qui sera proposée fin 2013 par l'opérateur américain ATT.
Comprenant un traceur GPS, elle permettra aux parents de localiser leur enfant et d'être notifié ou alerté.

Après les smartphones et l'ordinateur-bracelet d'Eurotech (Zypad WL 1500), les fabricants de smartwatches nous prouvent que les échanges d'informations entre espions et autres dialogues à la "Star Trek" au moyen de "communicateurs portables" ne sont plus de la science-fiction !


De Nikola Tesla en 1909 à "Star Trek" (extrait de 1979) en passant par les bandes dessinées de "Dick Tracy" de 1946, les auteurs de science-fiction et des experts visionnaires ont annoncé les portables-bracelets et les smartwatches depuis longtemps. Si grand-père voyait ça !
Specs et options
La Galaxy Gear fut présentée au salon IFA 2013 de Berlin. C'est la smartwatch qui connaît actuellement le plus de succès avec 800000 exemplaires vendus en deux mois selon Reuters (en fait aux grossistes). Il est donc intéressant de se pencher sur ce modèle de référence.
La Galaxy Gear présente un écran AMOLED tactile de 1.65" (320x320 pixels) et dispose d'un processeur Exynos cadencé à 800 MHz, 512 MB RAM, 4 GB d'espace de stockage, un APN de 1.9 Mpixels, des capacités vidéos, un micro, un haut-parleur et une connexion Bluetooth 4.0.
Elle permet de téléphoner, y compris par commande vocale (SVoice), de recevoir des notifications d'émails et des réseaux sociaux, d'enregistrer des mémos vocaux, de contrôler le lecteur audio et d'être relier à Internet grâce à des widgets. Elle comprend également un podomètre. Et ce n'est pas tout.

La smartwatch Samsung Galaxy Gear. Document engadget.
On peut y installer des applis Android y compris une ROM customisée afin d'augmenter ses capacités de navigation sur Internet ou via Bluetooth. Cette ROM appelée "Null for Galaxy Gear" de fOmey comprend un accès à Play Store et des widgets.

Quelques une des fonctionnalités de la ROM Null for Galaxy Gear
complétant les fonctions de base (dernière ligne).
Mais ses inconvénient sont nombreux. Le plus pénalisant est que pour certaines tâches la Galaxy Gear doit obligatoirement se synchroniser avec un smartphone Samsung dont les Galaxy S3 et S4 et n'est actuellement compatible qu'avec les terminaux Galaxy Note 2, Note 3 et la tablette Note 10.1 (ce qui est déjà un progrès par rapport à la première annonce du constructeur).
Le système de recharge de la batterie n'utilise par le port micro-USB habituel et une connexion filaire. Le dos de la Galaxy Gear dispose de 5 pins qui viennent se placer dans une docking station indépendante.
On reçoit les notifications d'émails, de Facebook et autre Twitter mais on ne peut pas savoir qui l'a envoyé ni leur répondre. Pour cela il faut repasser par le smartphone !
L'autonomie (batterie de 315 mAh) annoncée de 25 heures tient 10 heures en utilisation (une quarantaine de notifications, deux appels de deux minutes et quelques photos en basse résolution).


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Concernant sa qualité, bien que Samsung développe des écrans OLED à base de graphène et donc souples et résistants, cette smartwatch utilise des matériaux bas de gamme, du plastique et du verre plat et n'est pas waterproof (elle supporte juste des gouttes de bruine) contrairement à la Sony Smartwatch 2.
Son design est peu soigné et même les vis apparentes ne sont pas alignées. L'accéléromètre ne réagit qu'à des mouvements violents et les résultats sont parfois farfelus.
En guise de conclusion
Certes, la smartwatch reste un concept intéressant, mais la Galaxy Gear n'est pas innovante, c'est juste une évolution de la S9110 sortie il y a ... 14 ans ! Si elle est dans l'air du temps, elle est incomplète et d'un usage limité, comme si Samsung avait besoin de devancer ses concurrents à n'importe quel prix.
Justement, parlons du prix. Vendue 300$, c'est plutôt cher quand on sait qu'il y a 30% de retour et que les utilisateurs qui l'ont testée ne sont finalement pas très enthousiastes.
Ce n'est sans doute pas sans raison que Samsung présentera une nouvelle smartwatch au prochain CES en janvier 2014, soit à peine cinq mois après la sortie du premier modèle.
Comme à son époque le watchphone était un proof of concept qui ne fit pas long feu, avec ses reflets argentés et bling bling sous les spots, la Galaxy Gear ressemble à un miroir aux alouettes, la carotte présentée par Samsung à ses clients qu'il considère encore comme des beta-testeurs sinon des pigeons avant de leur soumettre un produit fini digne de ce nom.

Les nouveaux concepts de smartwatches de Samsung tirant avantage des écrans AMOLED souples.
PS. Note à Samsung et aux créateurs de notre futur. Espérons que votre concept de smartwatch soit à la hauteur des attentes des consommateurs au risque d'égratigner votre image de marque et votre réputation.
Si vous voulez vraiment fabriquer un produit innovant, imaginez quelque chose d'hybride entre le Zypad WL 1500 tournant sous Windows CE et le smartphone Galaxy S4. Ce marché est encore en friche.
Pour plus d'informations
Consultez le site Smart Watch News, le site vietnamien The Gioididong ainsi que iDownloadBlogs pour la présentation d'autres smartwatches ainsi que l'histoire des smartwatchs sur IBTimes.
Consultez les revues de la Samsung Galaxy Gear sur le Journal du GeekLes NumériquesFrAndroid et AndroidPIT.
A propos de la ROM null, consultez le site xda developers et cette revue en anglais sur YouTube.

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